L'orthodoxie


Généralités

La religion orthodoxe est une religion chrétienne orientale qui s'est séparée de la religion chrétienne occidentale (romaine), ou catholique, il y a environ mille ans.
Les orthodoxes sont estimés à près de 200 millions dans le monde, en particulier en Grèce, en Roumanie, en Bulgarie, en ex Yougoslavie et surtout en ex URSS où ils représentent 50%.

Histoire de l'orthodoxie

En 330, l'empereur Constantin transporte le siège de l'empire de Rome à Byzance. La nouvelle capitale, Constantinople (aujourd'hui Istanbul), devient le foyer intellectuel et religieux du christianisme oriental. Le christianisme occidental devient de plus en plus centralisé, avec à sa tête, le pape, évêque de Rome. L'empereur occupe à Constantinople une place prépondérante dans la vie de l'Eglise (convocation et présidence des grands conciles, où se définit la législation en matière de foi et de morale). L'Eglise et l'Etat sont liés, favorisant le développement de la culture chrétienne : la basilique Sainte-Sophie à Constantinople, par exemple, est construite par l'empereur Justinien en 538.

Une crise éclate au 8ème siècle au sujet des icônes dans les Eglises. L'empereur Léon III interdit le culte des images et entre en conflit avec les moines, farouches défenseurs des icônes.
La querelle des images menace le culte de l'Eglise d'Orient, sur lequel reposent un art de vie et une croyance. Le mot orthodoxie, d'origine grecque, fait référence à la manière juste de rendre grâce à Dieu.
Le schisme entre les Eglises d'Orient et d'Occident se produit en 1054, Rome et Constantinople s'excommuniant mutuellement ; la rupture entre les Eglises d'Orient et d'Occident existe toujours.
La grande majorité des peuples slaves épousent la foi orthodoxe et se rattachent à l'Eglise d'Orient. L'orthodoxie slave gagne la Russie qui adopte les pratiques des monastères grecs du mont Athos.

L'orthodoxie a touché toute l'Europe orientale quand en 1453 les turcs s'emparent de Constantinople. Cela déstabilise l'Eglise grecque, au point que l'Eglise russe devient très importante et le patriarcat de Moscou est crée en 1589. Devant cette puissance, le patriarcat de Moscou est muselé par le tsar Pierre le Grand en 1721. Au 18ème siècle, les Eglises grecques et russes reprennent contact. Sous le règne de la Grande Catherine, l'Eglise russe et l'Etat sont en bonne relation, et cela durera jusqu'à la révolution de 1917. Ensuite, et jusqu'en 1990, la religion orthodoxe fera l'objet de répressions.

Rites et pratiques

Le rite orthodoxe met les fidèles en condition de grande réceptivité dans une atmosphère mystique, associant prières répétitives, jeux de lumière des cierges et candélabres, et symbolique des icônes.

Un courant mystique propre aux moines du Mont Athos, datant du 12ème siècle, appelé hésychasme ("repos"), est toujours pratiqué. Il est associé à des textes mystiques de divers siècles (du 4ème au 15ème) rassemblés sous le titre de Philocalia ("l'amour de ce qui est beau"). La pratique consiste en une suite ininterrompue de prières et d'invocations du nom de Jésus-Christ, associant des exercices de respiration et de visualisation, se rapprochant de la méditation pratiquée en Inde.

Les manifestations les plus importantes au cours d'une année sont:

Le baptême est pratiqué par immersion totale dans l'eau à trois reprises. La chrismation pratiquée le même jour par onction du saint chrême permet à tout âge de recevoir l'eucharistie.
L'eucharistie, préparée la veille avec jeûne par le fidèle, le mariage, la confession et l'onction des mourants ressemblent, à quelques particularités près, aux sacrements pratiqués par l'église catholique.
Par contre, les évêques sont élus parmi les moines et les prêtres orthodoxes peuvent être mariés.
A noter enfin que les orthodoxes font le signe de croix en partant du haut, en descendant, et en passant à droite avant d'aller à gauche.

Les édifices orthodoxes

Deux exemples illustreront ce paragraphe.

Eglise Basile le bienheureux près de la Place Rouge à Moscou.
Construite en 1560 suite à la victoire d'Ivan le Terrible,
elle possède neuf dômes à bulbe à couleurs vives.

Un des couvents du Mont Athos
où vivent encore actuellement 1500 moines.
Le plus ancien date de 926.
Depuis 1926, le Mont Athos est
une république monastique autonome.
Les femmes n'y sont pas admises.

Les icônes

Les icônes, qui ont été au centre du schisme, sont porteuses de message. Ce sont des portraits représentant le plus souvent Jésus et Marie. L'expression des personnages et les symboles représentés ont pour but d'amener à la prière et la contemplation. Ces tableaux d’art byzantin étaient réalisés par des moines dans la prière, le jeûne et l’inspiration.

Icône peinte en 1263 dite "Christ Pantocrator".
C'est Jésus ressuscité, le "Christ en gloire"
selon la terminologie chrétienne; il tient le livre
des Ecritures dans la main gauche, et sa main droite
montre le chemin, pouce et annulaire joints.
Les moines du Mont Athos méditent beaucoup sur
cette icône.

Détail de la Vierge Marie dans l'icône dite
"Vierge Katafygi", datant de la fin du 14ème siècle.
Marie est représentée sous la croix
dans une attitude de grande douleur.

Icône dite "Marie porte du ciel".
Une des plus anciennes du Mont Athos.
Beaucoup de représentations de cette icône
suintent de l’huile parfumée sur la main
de Jésus, pouce et annulaire joints,
et sur les mains de Marie.


Bibliographie

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Date de création: 29/09/2000; mise à jour 09/05/2005 version 1.2